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La santé mentale des jeunes: Un enjeu éducatif
12 mai 2025

La santé mentale des enfants et des adolescents est un sujet plus que jamais d’actualité. Longtemps marginalisée dans les politiques éducatives, elle est aujourd’hui reconnue comme un levier essentiel de réussite scolaire, d’inclusion sociale et de bien-être personnel.

Basé sur les dernières publications du ministère de l’Éducation nationale, cet article explore les dimensions multiples de la santé mentale des jeunes, les signaux d’alerte, les dispositifs d’accompagnement, et les innovations récentes portées par les institutions publiques pour répondre à cette urgence collective.

Environ 15 % des collégiens présentent un risque élevé de dépression, les symptômes somatiques (fatigue, troubles du sommeil) sont fréquents.

Santé mentale : trois niveaux pour mieux comprendre

La santé mentale ne se résume pas à l’absence de troubles psychiques. Elle englobe plusieurs dimensions :
  • La santé mentale positive, qui inclut le bien-être, la résilience et la capacité à faire face aux défis de la vie quotidienne.
  • La détresse psychologique réactionnelle, souvent liée à un événement ou un contexte difficile, qui peut évoluer si elle n’est pas prise en charge.
  •  Les troubles psychiatriques, plus sévères, nécessitant un suivi médical. Ils sont associés à des risques de marginalisation, de déscolarisation, voire de décès prématuré.

Les enfants et adolescents de plus en plus exposés

Les troubles psychiques touchent un nombre croissant de jeunes. La dépression, les troubles anxieux et les troubles du développement (notamment les troubles du spectre autistique ou du langage) figurent parmi les principales causes d’échec scolaire, d’isolement et de comportements à risque. Les données sont alarmantes : la santé mentale des 11-17 ans se détériore fortement, notamment chez les jeunes filles, dont les hospitalisations pour tentatives de suicide ont explosé ces dernières années.

Repérer les signes dès le plus jeune âge

Chez les enfants de 3 à 11 ans, certains signaux doivent alerter :

Pensées négatives récurrentes

Isolement, difficultés à accomplir les gestes du quotidien

Changements d’humeur, irritabilité ou repli sur soi

Troubles du comportement ou hyperactivité inhabituelle

Chez les collégiens et lycéens, les chiffres sont très préoccupants :

Environ 15 % des collégiens présentent un risque élevé de dépression

Les symptômes somatiques (fatigue, troubles du sommeil) sont fréquents

La solitude et le sentiment d’inefficacité sont souvent rapportés

Ces constats sont confirmés par les enquêtes nationales telles qu’EnCLASS ou l’étude Enabee, menées avec le soutien de Santé publique France.

Des ressources pour les familles et les jeunes

Pour répondre à cette urgence, plusieurs dispositifs d’écoute et de soutien sont disponibles :

  •  Le 3114, numéro national pour la prévention du suicide (24h/24).
  • Fil Santé Jeunes (0 800 235 236), avec tchat et ligne dédiée aux 12-25 ans.
  •  SOS Amitié (09 72 39 40 50), accessible tous les jours.
  • L’écoute-famille UNAFAM, pour les proches de personnes en souffrance.
    Les personnels de santé scolaire (médecins, psychologues, infirmiers) constituent également des relais de premier plan dans les établissements.

Innover pour prévenir : Mentalo et IMPROVA

Deux projets ambitieux illustrent l’évolution des réponses institutionnelles :

Mentalo : cette plateforme participative interroge régulièrement les 11-24 ans sur leur état psychique pour développer des outils de prévention adaptés, dans un cadre respectueux de l’anonymat. Porté par l’Inserm, le projet est actif de 2024 à 2026.

Découvrez ce projet ici !

IMPROVA: ce programme européen, lancé en 2023, vise à évaluer l’efficacité d’une plateforme éducative pour réduire la stigmatisation liée aux troubles mentaux et améliorer la santé mentale dans les établissements du secondaire. Il mobilise élèves, parents et enseignants sur plusieurs années.

Découvrez ce projet ici !

Un engagement partagé pour un avenir serein

À la Fondation AD Education, nous croyons fermement que chaque jeune a le droit de se sentir bien pour apprendre, s’exprimer et construire son avenir. La santé mentale est une condition préalable à toute réussite éducative. L’École ne peut rester seule face à ces défis : elle doit s’inscrire dans un écosystème protecteur, collaboratif et bienveillant, où chaque adulte – éducateur, parent, soignant – joue un rôle essentiel.
Investir dans la santé mentale, c’est bâtir une société plus humaine, plus solidaire et plus durable.

Cet article s’appuie sur le dossier officiel du ministère de l’Éducation nationale : “Agir pour la santé mentale des enfants et des jeunes”, consultable sur www.education.gouv.fr